Le Palais présente

La Belle Fontaine

Un réservoir d’eau douce, également nommé Aiguade Vauban, construit à la fin du XVIIe siècle par le Maréchal de Vauban après ses séjours à Belle-Île pour mettre l’île à l’abri d’une attaque...

Faire Aiguade, c'est prendre de l'eau...

Les navires

Vauban & l'eau

Sur les navires de guerre comme sur les navires de commerce, les barriques d’eau douce embarquées occupaient une grande partie de la cargaison

Parce que cette ressource s’épuisait et devenait parfois impropre à la consommation, il était essentiel pour les marins de disposer de réservoirs ou aiguades pour s’approvisionner et renouveler les réserves d’eau.

Le maréchal de Vauban est venu trois fois à Belle-Île et il a écrit beaucoup sur les travaux à réaliser pour protéger l’île.

Pourtant nulle part il n’est question de la Belle Fontaine. Vauban évoque la « bonne fontaine » de port Larron mais il ne mentionne pas de construction. Ce sont, cinquante ans plus tard, les militaires et Léandre Le Gallen dans son Histoire de Belle-Île qui attribuent la construction du réservoir au maréchal de Vauban. Seul un plan de 1752 atteste de la présence du réservoir en 1713. Un devis pour du matériel de construction ainsi que des mémoires militaires du XIXe siècle mentionnent la date de 1696 pour la construction du site.

La vie à bord

Le ravitaillement (ou avitaillement)

A bord, chaque homme consommait 3 litres d’eau douce par jour

Les quantités nécessaires pour une traversée de 3 mois se calculaient donc ainsi :

Canons

Personnes

mois en mer

litres d'eau potable

plan de coupe

Un réservoir creusé dans la roche, 850m3 d'eau douce

  • Le réservoir de la Belle Fontaine a une contenance de 850 000 litres
  • Il est protégé par un bâtiment entouré d’un mur d’enceinte, devant lequel est aménagé un quai permettant l’accostage des chaloupes de ravitaillement. L’accès est difficile et ne peut se faire qu’à marée haute et par temps calme. Au XIXe siècle, les militaires soulignent cette difficulté : « La Belle Fontaine peut fournir la provision de plus de 100 vaisseaux mais que deux canots seulement peuvent y aborder à marée haute et par mer calme ».
  • Le site est également protégé par deux batteries côtières installées sur les pointes de Gros Rocher et de Ramonet, les plages de Port Guen et de Bordardoué sont également défendues. Afin d’empêcher toute descente ennemie, la roche est escarpée. Le corps de garde donnant sur la place de l’Aiguade servait à loger l’officier chargé de la défense du site.
Vauban

1838 La Belle Fontaine devient Aiguade Vauban

Au XVIIIe siècle, l’aiguade se partage entre les habitants du bourg et les soldats de la garnison. Elle est entretenue par le Génie militaire. Fortement abîmée par les tempêtes et occasionnant de lourdes dépenses à l’armée, le ministre de la guerre, sur proposition des ingénieurs du Génie militaire décide de remettre la Belle Fontaine au service des Ponts et Chaussées en 1838. Utilisée dans quelques mémoires militaires au XIXe siècle, le nom d’Aiguade Vauban est officiellement reconnu. En 1884, elle fait l’objet d’importants travaux de restauration et ne sera, jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale, qu’utilisée par les navires de commerce. Jugée sans intérêt par la Marine après guerre, son aliénation est autorisée par un décret de 1953. Le 17 novembre 1954, la commune de Le Palais devient propriétaire du site qui est classé Monuments Historiques en 1990.

Au XVIIIe siècle et XIXe siècle, bien que réservée aux navires, l’eau de la Belle Fontaine pouvait servir à approvisionner en eau la garnison militaire et les habitants de Le Palais lorsque certains étés, les sources de la ville tarissaient. En 1954, les conserveries installées à Port Guen obtiennent de la ville l’autorisation de prélever environ 10m3 d’eau par jour pour leur activité. En 1964, une société de fabrique d’eaux de table fait une demande semblable. Des travaux sont réalisés en 1964 pour permettre cet usage industriel.

Protéger l’ouvrage

La restauration

En 1954, les conserveries installées à Port Guen obtiennent de la ville l’autorisation de prélever environ 10m3 d’eau par jour pour leur activité.

En 1964, une société de fabrique d’eaux de table fait une demande semblable. Des travaux sont réalisés en 1964 pour permettre cet usage industriel.

En 2012, des travaux de restauration du site sont organisés pour protéger l’ouvrage malmené par les tempêtes et battu par les flots.

Alors que les travaux débutent, un bloc de rochers s’effondre emmenant avec lui l’échafaudage et les pierres du quai. S’ensuit alors un très long chantier pour sauver en urgence le réservoir qui risque de basculer en mer faisant disparaître le site. Grâce au soutien de nombreux partenaires la Belle Fontaine a retrouvé sa splendeur d’antan et nous pouvons la découvrir aujourd’hui telle qu’elle apparaît sur les plans du XIXe siècle.

Véritable témoignage d’un passé lointain, offrant une vue panoramique sur les courreaux de Belle-Île, la Belle Fontaine est un site à découvrir.

Chronologie

Quelques dates à retenir

1804

Un grand projet de restauration
L’administration des Ponts et Chaussées, chargée de l’entretien du site, entreprend de grands travaux. Le réservoir était recouvert d’ardoises qui s’abîmaient et s’envolaient lors des tempêtes ; la couverture est alors remplacée par une chape en ciment recouverte d’une couche de terre végétale gazonnée qui résiste à tous les vents. Le mortier romain qui enduisait à l’origine le bassin et la voûte n’adhère plus aux parois et est remplacé par un mortier de ciment.

1954

Vente de l’aiguade à la commune de Le Palais
Le bureau des Domaines d’Auray avise la municipalité de Le Palais de la mise en vente de la Belle Fontaine avec le commentaire suivant : « Le caractère historique et architectural de cet ouvrage et l’intérêt qu’il pourrait présenter pour la ville de Palais conseillent son aliénation au profit de cette dernière (...) pour un prix de 100 000 francs ».

1990

La Belle Fontaine est classée monuments historiques

Monument historique

2012

Lancement du chantier de restauration

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